ALLER SIMPLE

Toujours le même port de départ

Jamais le même port d’arrivée

L’homme qui prend la mer

Ne pense jamais au pire

Parce qu’il n’y a rien de pire que la mer

Pas le même sort au départ

Mais  tous le même sort à l’arrivée

Comme c’est dur de partir

Quand on a personne à laisser

LIDO

Je vis au bord de la mort
Sur une plage de sable plastifiée
Aux dunes arpentées par des trans
Au rythme de vagues consciences
Avec le sentiment palpitant sans trève
D’une éternité en fuite
Devant la cristallisation du temps
Au milieu de peaux blanches cloquées au soleil
Tatouées d’ethnicité fictive
Et de tant de lassitudes passives
Que si les patelles et les tellines
Pouvaient parler
Elles diraient dans la poussière
Des coquillages de leur lignée
Que je vis au bord de la mort
Loin de mes sources natives
Sur une grève latine
Un lit d’eau pour linceul